Algérie : Les imams se dotent d’un syndicat anti Salafisme.
Les imams algériens venus des quatre coins de l’Algérie ont réussi une prouesse inédite en mettant en place aujourd’hui dimanche un syndicat en bonne et due forme, rapportent des médias locaux.
Les imams algériens se sont ainsi réunis autour de l’éminent cheikh Djelloul Hadjimi, une figure très connue au sein de l’Organisation de la conférence islamique (OCI). Résultat : la Coordination nationale des imams en Algérie (CNI) bénie par les imams a vu le jour sous l’aile protectrice de l’Union générale des travailleurs Algériens (UGTA) dont elle est organiquement liée.
C’est une première dans ce secteur si sensible que les imams disposent de leur propre syndicat. Mais au-delà de la défense de ses droits socio-professionnels, ce conseil des imams vise surtout à sanctionner toute sortie des rangs de la part de ses membres. Il y a un constat en effet que certains imams n’hésitent pas à relayer la propagande wahabite dans les mosquées d’Algérie. Le regain du Salafisme si visible à travers l’accoutrement des priants, semble avoir accéléré la prise de conscience quant à la nécessité de mettre le holà dans un secteur qui échappe au contrôle des autorités.
Des sources responsables algériennes ont déclaré que les salafistes radicaux contrôlent 80 % des mosquées en Algérie, cela en l’absence d’une politique claire de la part du Ministère des Affaires religieuses pour organiser la fonction d’imam dans le pays.
Selon ce syndicat, la responsabilité de l’embrasement de la polémique autour du salafisme en Algérie est le Ministre des Affaires religieuses, Abdoullah Ghoulam Ellah, qu’il accuse de faire des déclarations sur le danger des imams salafistes sans apporter ni arguments, ni preuves. Jamal Goul, le président du syndicat, dit : « Ou bien le ministère nous fait connaître les noms de ces salafistes qui représentent un danger pour le pays ou bien ce que fait le ministre n’est qu’intimidation et discrimination. ». Il précise que le rôle de ce syndicat est de défendre tous les imams, même s’ils sont salafistes, en l’absence d’une « justification légale » de leur destitution tant que le ministère n’a pas rendu public des noms d’imams salafistes qui représentent un danger pour le pays, et il affirme que révéler leurs noms participera à éclairer l’opinion publique et à écarter la confusion dans une affaire qui commence à s’étendre sans qu’il y ait de solution à venir.
Malgré ses critiques adressées au Ministre des Affaires religieuses, les responsables de ce syndicat attire l’attention sur un « point sensible » : les mosquées manquent d’un « encadrement solide ». Il y a pénurie d’imams et d’enseignants capables d’intervenir dans les affaires juridiques et de parler aux gens. Il n’y a que 20% des mosquées qui possèdent un encadrement solide et que 80 % qui en manquent, ce qui les menacent d’être un lieu d’exploitation pour diffuser les idéologies et les doctrines extrémistes.
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