13 mars 2013
Bébés enlevés sous la dictature argentine: des victimes demandent l’audition du cardinal Bergoglio
L’avocat argentin Martin Niklison et l’association des Grands-mères de la Place de Mai ont demandé à ce que le cardinal Jorge Maria Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, soit entendu comme témoin dans le procès pour vol de bébés durant la dictature argentine.
Deux anciens dictateurs, Jorge Videla, 85 ans et Reynaldo Bignone, 83 ans, ainsi que six officiers, comparaissent depuis le 28 février pour le vol de plus de 500 bébés enlevés à leurs mères détenues dans plusieurs prisons clandestines de la dictature militaire.
Au cours des débats, Estela de la Cuadra, fille d’Alicia de la Cuadra, une des fondatrices des Grands-mères de la Place de Mai, morte en 2008 à 93 ans, a raconté comment elle avait demandé l’aide du P. Bergoglio, alors provincial des jésuites, pour l’aider à retrouver la trace du bébé de sa sœur Elena, emprisonnée alors qu’elle était enceinte.
ENTENDU DANS UNE AUTRE AFFAIRE EN 2010
Il revient aux juges de déterminer les suites à donner à cette demande d’audition.
Le cardinal Bergoglio avait déjà été entendu en novembre 2010 dans le procès de la sinistre École de mécanique navale (Esma). Le tribunal s’était alors rendu à l’archevêché de Buenos Aires pour entendre ses explications sur la disparition en 1976 de deux jésuites internés à l’Esma une semaine après qu’il leur a retiré la permission de prêcher.
Aucune charge n’avait été retenue contre lui.
Le 21 avril dernier, une juge d’instruction du tribunal de grande instance de Paris a annoncé qu’elle souhaitait entendre le cardinal Bergoglio sur le meurtre du prêtre français Gabriel Longueville survenu au début de la dictature.